Piroplasmose du chien : Comment protéger votre Whippet ?

Introduction

Pourquoi vous parler aujourd’hui de la piroplasmose du chien ? Parce que, dernièrement, j’ai lu plusieurs articles sur la tique géante qui envahit progressivement le sud de la France. Elle est, en effet, présente dans au moins 11 départements français. Heureusement, cette tique semble n’être dangereuse que pour l’homme et pas pour nos chiens.

Cependant, Je me souviens encore de la première fois où j’ai vraiment pris conscience de la menace de la piroplasmose. C’était avec Oualy, ma première chienne, un magnifique setter irlandais. Un jour, Oualy a soudainement perdu toute son énergie et a cessé de s’alimenter. Elle restait amorphe, couchée sans se relever. Après une visite en urgence chez le vétérinaire, le diagnostic est tombé : piroplasmose. Nous avions failli la perdre, mais grâce à une prise en charge rapide, elle avait pu être sauvée.

Je réalise maintenant, que beaucoup de personnes connaissent le danger que représentent les tiques sans vraiment comprendre leurs conséquences réelles. Alors, dans cet article, je vais partager avec vous tout ce que j’ai appris sur la piroplasmose : ses symptômes, les moyens de la diagnostiquer, les traitements disponibles et, surtout, comment protéger votre Whippet. Mon objectif est de vous fournir des informations précises et des conseils pratiques, afin que vous puissiez prévenir cette maladie et réagir rapidement en cas de besoin.

Qu’est-ce que la piroplasmose ?

Définition

La piroplasmose du chien, également connue sous le nom de babésiose canine, est une maladie parasitaire grave qui touche les chiens. Cette infection est causée par des protozoaires du genre Babesia. Lorsqu’un Whippet est mordu par une tique infectée, le parasite pénètre dans son système sanguin. Cela entraîne alors une série de symptômes qui peuvent devenir très graves si la maladie n’est pas traitée rapidement. La babésiose est une maladie d’incidence mondiale qui est qualifiée d’émergente (1).

Agent pathogène

Le responsable de la piroplasmose est un parasite microscopique appelé Babesia. En France, Babesia canis est l’espèce la plus répandue et également celle qui cause les formes cliniques les plus sévères (1). Ce parasite infecte les globules rouges du Whippet, provoquant leur destruction et menant à une anémie sévère, ainsi qu’à d’autres complications graves. Mais d’autres espèces, comme Babesia vogeli, Babesia gibsoni ou Rhipicephalus sanguineus peuvent également être impliquées.

Mode de transmission

La piroplasmose est principalement transmise par les tiques. Lorsqu’une tique infectée par Babesia mord un Whippet pour se nourrir, elle injecte le parasite dans le sang de l’animal. Le cycle de vie du parasite commence lorsqu’il entre dans les globules rouges du chien. Il se multiplie alors avant de détruire ces cellules et libére de nouveaux parasites dans le sang pour infecter d’autres globules rouges.

Les tiques qui transmettent Babesia sont généralement actives au printemps et en automne, mais elles peuvent également être présentes tout au long de l’année dans certaines régions. Il est donc très important de vérifier régulièrement la présence de tiques sur votre Whippet. Cela, surtout après des promenades en milieu rural ou boisé, pour réduire le risque d’infection.

En plus de la transmission par les tiques, il est possible, bien que rare, que la piroplasmose du chien soit transmise par des transfusions sanguines contaminées ou de la mère au chiot pendant la gestation. Cependant, ces modes de transmission sont beaucoup moins fréquents que la transmission par les tiques.

Symptômes de la piroplasmose chez les Whippets

Les symptômes de la piroplasmose du chien peuvent varier en fonction de la gravité de l’infection et de la rapidité avec laquelle elle est diagnostiquée et traitée. Les signes cliniques les plus courants incluent :

• Fièvre élevée : Aux alentours de 40°C au lieu des 38-39°C habituels. C’est une des premières manifestations de la piroplasmose du chien.
• Léthargie : Si votre Whippet souffre d’une fatigue intense et inhabituelle, inquiétez-vous !
• Perte d’appétit : De la même façon, s’il refuse de manger ou si son appétit diminue de manière significative, ces signes doivent vous alerter.
• Urine foncée : La destruction des globules rouges peut entraîner une coloration foncée de l’urine (de rose à rouge-brun).
• Anémie : Si ses gencives sont pâles et associées à une faiblesse générale, soyez vigilants.
• Ictère : Et, dernier point, le jaunissement des gencives, de la peau ou des yeux.

La babésiose possède une symptomatologie souvent frustre, composée de signes cliniques peu spécifiques. Dans la plupart des cas, si l’affection est prise en charge rapidement, le pronostic est bon. Cependant, le développement d’une forme compliquée est associé à une mortalité de 57% (1).  Les indications de la piroplasmose du chien ne sont pas toujours bien visibles. Il existe aussi des formes moins courantes.

Diagnostiquer la piroplasmose

Procédures de diagnostic

Dans le passé, la piroplasmose était diagnostiquée en observant le parasite sur un frottis sanguin. Aujourd’hui, d’autres tests diagnostiques sont devenus plus courants, notamment la coloration FA (anticorps fluorescents) de l’organisme et les tests ELISA (dosage immuno-enzymatique). Le test PCR (réaction en chaîne par polymérase) est également disponible et couramment utilisé pour diagnostiquer la piroplasmose du chien. Ce test a l’avantage de détecter toutes les espèces de Babesia.

Les tests sérologiques pour diagnostiquer la babésiose ont des limites. Un résultat positif dépend de la réponse en anticorps du Whippet infecté, qui peut prendre jusqu’à dix jours pour apparaître. De plus, une fois que le Whippet a développé des anticorps contre la babésiose, ceux-ci peuvent rester dans le corps pendant des années. Cela doit être pris en compte lors des tests de suivi.

Importance du dépistage précoce

On compte environ 24-48h après la fixation de la tique pour que les babésies se transmettent. Un dépistage rapide est alors primordial pour augmenter les chances de guérison d’un Whippet infecté par la piroplasmose. Si vous suspectez que votre Whippet pourrait avoir été exposé à des tiques, et si vous remarquez l’un des symptômes mentionnés ci-dessus, il est essentiel de consulter un vétérinaire immédiatement. Le diagnostic rapide et le traitement approprié peuvent faire la différence entre la vie et la mort pour votre compagnon.

Dans la plupart des cas et notamment lors de prises en charge rapides, le pronostic est bon. Toutefois, il ne faut pas oublier que le développement d’une forme compliquée est associé à une forte mortalité.

Traitement de la piroplasmose

Options de traitement

Le traitement de la piroplasmose du chien repose principalement sur l’administration de médicaments spécifiques pour éliminer le parasite Babesia. Le traitement standard inclut des injections de piroplasmicide. Pour certaines espèces de Babesia, une thérapie combinée est également utilisée. Un antibiotique, couramment disponible, peut être efficace contre certaines espèces de Babesia et constitue souvent un bon point de départ.

Pronostic et suivi

Le pronostic pour un Whippet diagnostiqué avec la piroplasmose dépend de la rapidité du traitement et de la gravité de l’infection au moment du diagnostic. Dans la plupart des cas, si la maladie est traitée rapidement, le pronostic est bon. Cependant, les chiens qui développent une forme compliquée de la maladie, caractérisée par une défaillance multiviscérale, ont un pronostic réservé et un taux de mortalité plus élevé.

Les chiens traités avec succès peuvent rester porteurs subcliniques du parasite. Cela signifie que les symptômes ne sont pas visibles et qu’ils peuvent avoir une rechute de la maladie. Un suivi régulier avec des tests de diagnostic est donc essentiel pour surveiller la santé de votre chien après le traitement initial.

Il faut aussi garder en tête, qu’un Whippet qui a déjà été traité pour une piroplasmose du chien peut être réinfecté. D’où l’importance de la prévention.

Risques et complications

La piroplasmose peut entraîner plusieurs complications graves si elle n’est pas traitée rapidement :

• Anémie sévère : La destruction des globules rouges par le parasite peut entraîner une anémie grave, nécessitant des transfusions sanguines. Le Whippet peut également présenter des difficultés respiratoires.
• Insuffisance rénale : En raison de l’accumulation de déchets provenant des globules rouges détruits, les reins peuvent être endommagés.
• Insuffisance hépatique : Le foie peut également être affecté par la charge toxique accrue. Et si le parasite attaque le foie, le système digestif se dérègle. C’est alors que surviennent vomissement et diarrhées.
• Défaillance multiviscérale : Dans les cas les plus graves, plusieurs organes peuvent être touchés simultanément, augmentant le risque de décès.

Pour rappel, les formes compliquées de la piroplasmose sont associées à une mortalité élevée.  Le pronostic vital est alors engagé. Cela souligne l’importance d’une intervention vétérinaire rapide et efficace pour minimiser les risques et améliorer le pronostic.

Soins de soutien

En complément des médicaments antiparasitaires, des soins de soutien sont alors nécessaires, en particulier si le Whippet présente des symptômes sévères. Ces soins peuvent inclure :

• Perfusions intraveineuses : Pour réhydrater le Whippet et soutenir les fonctions organiques.
• Transfusions sanguines : En cas d’anémie sévère, des transfusions peuvent être nécessaires pour remplacer les globules rouges détruits par le parasite.

Prévention de la piroplasmose

Mesures préventives

Pour protéger votre Whippet de la piroplasmose du chien, il est essentiel de prendre des mesures préservatives :

• Eviter les promenades dans des endroits propices aux tiques : Prenez conseil auprès de votre vétérinaire, renseignez-vous pour connaître les endroits les plus à risque de votre région et évitez-les autant que possible ! Les tiques aiment particulièrement les broussailles, herbes hautes, buissons…
• Surveiller votre jardin : Hé oui ! On a trop tendance à l’oublier, mais c’est dans notre propre jardin que de nos compagnons courent de gros risques. Alors entretenez vos jardins. Taillez les bordures. Ne laissez pas les herbes hautes se propager.
• Réduire l’exposition aux morsures de tiques : Vérifiez soigneusement la présence de tiques sur votre chien après chaque promenade et retirez-les avec soin dès que possible.

Vous pouvez lire ou relire mon article sur Les tiques sur les Whippets : Comment réagir de façon efficace ? ➡️ Des conseils et des astuces simples pour les reconnaître sur votre Whippet et savoir comment réagir ! Cliquez ICI.

• Utiliser des produits anti-tiques : Utilisez un produit qui repousse et tue les tiques avec une efficacité prouvée. Il en existe de nombreuses sortes (colliers, pipettes, sprays, comprimés…). Demandez conseil à votre vétérinaire. Pensez aussi à renouveler suffisamment. Et attention aux allergies. Il existe aussi des produits naturels (vinaigre des 4 voleurs, terre de diatomée, certaines huiles essentielles…). Chaque Whippet est unique alors à chacun sa solution.
• Vaccination : Discutez de la vaccination, lorsqu’elle est disponible, avec votre vétérinaire. Tout dépend aussi de votre lieu de résidence. Bien que la vaccination ne protège pas contre l’infection, elle permet de réduire les signes cliniques et donc les formes graves de la babésiose canine. Cependant, certains pensent que cela peut aussi masquer les signes de la maladie au vétérinaire…

Distribution géographique et temporelle

L’incidence de la babésiose canine varie selon les régions du monde et évolue constamment. En France, Babesia canis est l’espèce la plus répandue et elle cause les formes cliniques les plus sévères. Les régions les plus touchées sont le Sud-Ouest et la périphérie du Massif central, mais des foyers peuvent apparaître ailleurs et se déplacer d’une année à l’autre. Avec le réchauffement climatique et des hivers plus doux, les tiques peuvent être présentes toute l’année, augmentant ainsi le risque d’infection.

L’incidence de la babésiose est également en augmentation dans d’autres régions d’Europe. Aux États-Unis, la plupart des cas de babésiose canine se produisent dans le sud, mais des rapports d’infection augmentent dans d’autres régions du pays ainsi qu’au Canada.

Les pics épidémiologiques saisonniers de la babésiose sont traditionnellement observés au printemps et à l’automne, périodes d’activité accrue des tiques. Ils sont cependant de moins en moins distincts. 14 % des cas se produisent d’ailleurs pendant les mois d’hiver (1).

Cela souligne l’importance de la prévention et du contrôle des tiques tout au long de l’année pour protéger votre Whippet. Restez également informé des risques dans les autres régions si vous prévoyez de voyager.

Conclusion

En comprenant bien ce qu’est la piroplasmose du chien, comment elle est transmise et quels sont les symptômes à surveiller, vous serez mieux préparé à protéger votre Whippet contre cette maladie insidieuse. Bien que la babésiose canine soit une maladie grave, un diagnostic précoce et un traitement approprié peuvent sauver la vie de votre Whippet. La piroplasmose du chien répond bien au traitement sous réserve que le diagnostic soit établi rapidement. Il est donc essentiel de rester vigilant et de consulter rapidement un vétérinaire si vous suspectez que votre chien pourrait être infecté.

J’espère que ces informations précises et ces conseils pratiques vous aideront mieux à prévenir cette maladie et réagir rapidement en cas de besoin. Avez-vous déjà été confronté à la piroplasmose du chien chez votre Whippet ? Racontez-nous votre expérience dans 👉 « Laisser un commentaire » ci-dessous ⬇️. 👉 Posez aussi vos questions dans l’onglet « CONTACT ». 👉 Suivez-moi sur les réseaux Facebook, Instagram et depuis peu, YouTube ! Et n’oubliez pas de vous abonner à mon blog passion-whippet.com pour ne rien manquer de mes futures publications et conseils ! A très bientôt 🐾

Etudes et informations complémentaires :

• (1) « Babésiose canine en France, étude clinique et efficacité de la vaccination » – Thèse de Léopold de Gevigney 1^er décembre 2023
• « Babesia, les parasites responsables de la piroplasmose (babésiose) » – ESCCAP France
• « La fièvre hémorragique de Crimée-Congo inquiète les Français cet été 2024 » – Elsan