Cancer de la peau et Whippet : Whippet au pelage clair allongé au soleil, petite lésion visible sur le ventre.
Santé & soins

Cancer de la peau et Whippet : Comment savoir s’il y a un risque ?

Ce matin, Pimprenelle s’est roulée sur le dos dans un rayon de soleil, les pattes en l’air, le ventre offert aux UV… Une scène adorable, mais qui m’a aussi rappelé un email reçu fin mai d’une abonnée à mon blog qui m’alertait au sujet du cancer de la peau chez le Whippet. Une de ses femelles, Cisqua 11 ans, avait déjà subi plusieurs actes de chirurgies pour ôter des lésions suspectes. Aujourd’hui, malheureusement, elle a développé des métastases. Mais saviez-vous que la majorité des cas de cancer de la peau chez le Whippet sont liés à cette exposition insouciante ?

Le Whippet n’est pas juste une race élégante, c’est un paradoxe vivant. Son pelage soyeux et sa peau délicate, traits admirés en concours, deviennent des failles face au soleil. Contrairement aux idées reçues, le risque n’est pas qu’esthétique.

Mais comment distinguer une simple tache solaire d’une lésion pré-cancéreuse ? Faut-il bannir les balades estivales ? Et surtout : quels signes doivent déclencher une consultation en urgence ?

Cet article ne se contente pas de lister des symptômes du cancer de la peau chez le Whippet. Prévention active, diagnostic précoce, innovations thérapeutiques : je vous donne les clés pour agir, sans tomber dans la psychose. Car oui, votre Whippet peut profiter du soleil… À condition de respecter certaines règles.

Whippet noir et blanc couché sur le dos dans l’herbe, exposant son ventre glabre au soleil, illustrant les risques cutanés liés à l’exposition UV chez les lévriers à peau fine.
Pimprenelle couchée sur le dos dans l’herbe, exposant son ventre glabre au soleil.
Whippet noir allongé sur le dos en plein soleil sur une pelouse sèche, ventre exposé, illustrant un facteur de risque pour les affections cutanées chez les lévriers sensibles au soleil.
Pimprenelle allongée sur le dos en plein soleil sur une pelouse sèche.









Pimprenelle, ma Whippet de 5 ans, passe ses étés allongée au frais à l’intérieur… Mais dès qu’un rayon de soleil perce, elle se précipite pour lézarder sous les UV ! Ce comportement est typique de la race. Et c’est précisément là que réside le danger. Et ce n’est pas un hasard si les cas de cancers cutanés y sont statistiquement plus nombreux que chez les races au pelage dense. Trois facteurs aggravants se cumulent souvent chez le Whippet :

Tout d’abord, chez le Whippet, la peau est plus fine que chez la majorité des autres chiens. Ce papier de soie naturel est couplé à une absence de sous-poil protecteur. Résultat ? Une protection UV naturellement faible, surtout sur les zones glabres (sans poils) comme le ventre, les aisselles ou la face interne des cuisses.

Il est prouvé qu’une exposition solaire quotidienne supérieure à 30 minutes multiplie par quatre le risque de développer certaines tumeurs cutanées, en particulier des carcinomes épidermoïdes.

Ensuite, contrairement aux races nordiques qui fuient la chaleur, le Whippet adore le soleil. Il le cherche, s’y abandonne, parfois jusqu’à l’excès. Ce comportement hédoniste, combiné à sa peau nue, fait de lui un candidat idéal pour les lésions actiniques (précancéreuses), et potentiellement pour des cancers cutanés.

Ce n’est donc pas simplement une sensibilité : c’est un facteur de risque structurel et comportemental.

Enfin, si l’on parle souvent des prédispositions raciales, comme les mastocytomes chez le Boxer ou les hémangiosarcomes chez le Golden Retriever, celles du Whippet sont directement liées au soleil. Ce n’est pas une mutation cellulaire sourde ou un hasard génétique : c’est l’exposition répétée aux UV, année après année.

Les races à pelage clair, court, ou dilué (Whippet, Dalmatien, Beagle), sont les plus concernées. Et contrairement à une idée reçue, ce n’est pas tant la température extérieure qui compte que l’indice UV et la durée d’exposition cumulée.

🐾 Le saviez-vous ?
Avec l’âge, la truffe du Whippet peut se dépigmenter partiellement. Cette décoloration augmente sa sensibilité aux rayons UV. Un facteur de risque méconnu qui explique la fréquence des mélanomes nasaux chez les sujets plus âgés.

Portrait d’un Whippet âgé au regard doux avec une truffe partiellement dépigmentée, signe possible de vieillissement cutané ou de mélanome nasal chez le Whippet.




Ainsi, tous ces facteurs combinés expliquent pourquoi le cancer de la peau chez le Whippet mérite une attention toute particulière, dès les premières expositions au soleil. Mais alors, comment distinguer une simple tache solaire d’une lésion pré-cancéreuse ?









Car oui, connaître l’ennemi est la première ligne de défense. Même si la majorité des tumeurs cutanées chez le chien sont bénignes, certaines sont malignes et peuvent mettre la vie de votre Whippet en danger. Et certains types de tumeurs sont redoutablement discrets au départ, surtout chez un chien à peau fine comme le Whippet. Parmi les tumeurs cutanées, trois formes sont particulièrement redoutées lorsqu’on parle de cancer de la peau chez le Whippet :

D’abord, il y a le carcinome épidermoïde. Il représente 5% des tumeurs cutanées canines, mais cette tumeur maligne est aussi la plus fréquemment diagnostiquée chez le Whippet. C’est surtout le cancer cutané le plus étroitement lié à l’exposition chronique aux UV. Il se développe à partir des kératinocytes (cellules constituant 90 % de la couche superficielle de la peau (épiderme) et des phanères (ongles, poils), surtout dans les zones peu pigmentées ou glabres : ventre, aisselles, face interne des cuisses, truffe, extrémités digitales, bouche.

Symptômes clés :

  • Plaques rugueuses/blanchâtres ressemblant à des verrues ou à des bosses dures sous la peau, qui grossissent lentement
  • Ulcérations persistantes avec croûtes hémorragiques
  • Boiterie soudaine en cas de localisation digitale

Une particularité inquiétante : 70% des carcinomes digitaux touchent les chiens à pelage noir, mais les Whippets, de manière générale, restent vulnérables en raison de leur peau fine.

Cette tumeur métastase rarement.

Gros plan sur la patte d’un Whippet montrant une petite masse rosée entre deux doigts, signe possible de cancer de la peau chez le Whippet, dans un cabinet vétérinaire.
Pour approfondir les bases génétiques, lisez ou relisez mon analyse des Maladies héréditaires du Whippet : Comment les éviter ?🧬Cliquez juste ICI !

Ensuite, il y a l’hémangiosarcome. Contrairement à sa forme classique (tumeur vasculaire maligne très agressive), souvent fatale, celle dite actinique, se développe dans la peau (derme) ou sous la peau (subcutané). Elle est également directement liée à l’exposition solaire. Il concerne surtout les races à peau claire et pelage court, comme le Whippet.

Signes distinctifs :

  • Nodules multiples (<2 cm) rouge-violacé sur l’abdomen
  • Ulcérations spontanées avec saignements récurrents, aggravés par le soleil
Gros plan sur l’abdomen d’un Whippet montrant une petite lésion rouge sur une zone glabre, possible signe de cancer de la peau chez le Whippet.




Piège diagnostique : Ces lésions cutanées superficielles sont différentes des formes viscérales : localisées, nodules souvent uniques, plus volumineux, moins métastasiques. Elles sont souvent confondues avec des hématomes.

Et enfin, bien que le Whippet ne figure pas parmi les races les plus touchées, le mastocytome touche environ 20% des chiens. C’est donc la tumeur cutanée la plus fréquente chez le chien. Ce cancer malin des mastocytes (cellules associées au système immunitaire inné présentes dans les tissus conjonctifs, les muqueuses et différents organes) est un caméléon clinique :

Formes trompeuses :

  • Taille de tumeur très variable allant d’un petit nodule à une masse volumineuse
  • Aspect fluctuant (nodule inflammatoire et/ou hémorragique, plaque œdémateuse, ulcération…)
  • Forme simple ou multiple, disséminée ou pas, atteignent les viscères (à partir du tube digestif, de la rate ou de l’abdomen) ou pas  
  • Éruption généralisée avec vomissements/hypotension (forme systémique)

Donnée cruciale : Le grade histologique détermine tout. Il quantifie le degré de malignité de la tumeur dont l’agressivité est très variable.

🐾 Le saviez-vous ?
Les mastocytomes cutanés du Whippet libèrent souvent de l’histamine (molécule biologique naturellement dont le rôle est important dans les manifestations allergiques), provoquant des démangeaisons locales. Un frottement intensif de la lésion doit toujours alerter.

🚨 Quand consulter en urgence ?

Certains signes doivent vous alerter immédiatement :

  • Une lésion qui saigne spontanément ou ne cicatrise pas
  • Une masse qui grossit rapidement ou devient douloureuse
  • Un changement brutal de couleur, forme ou texture
  • Des ulcérations persistantes, surtout en zone glabre (ventre, truffe, doigts)
  • Des démangeaisons extrêmes, ou des signes généraux (vomissements, fatigue)

Quoi qu’il en soit, dans le doute, ne reportez jamais une consultation vétérinaire : un diagnostic précoce peut sauver la vie de votre Whippet. Certains symptômes sont en effet typiques du cancer de la peau chez le Whippet, mais peuvent passer inaperçus sans une surveillance attentive.

Toutes les tumeurs cutanées ne sont pas malignes. D’ailleurs, toutes les lésions cutanées ne sont pas forcément synonymes de cancer de la peau chez le Whippet. Malgré tout, certaines peuvent évoluer ou masquer une forme plus sérieuse. Mais pour les différencier, encore faut-il les connaître :

Cette tumeur maligne forme une masse sous-cutanée dure, arrondie, de taille variable. Elle est non douloureuse et évolue vite, si non traitée, vers une ulcération qui s’infecte et se nécrose. Celle-ci métastase rarement mais repousse fréquemment là-même où elle a été retirée.

Il est souvent associé à une pigmentation noire… à tort. Chez le Whippet, il peut apparaître sur la truffe, les lèvres, les coussinets ou les muqueuses. Il se manifeste sous forme de masses sombres, mais peut aussi rester rosé ou grisâtre. Certains restent bénins, d’autres évoluent très vite vers des métastases. Une biopsie est la seule façon d’établir leur nature. Ils touchent particulièrement les sujets âgés au poil sombre.

C’est une tumeur bénigne fréquente chez les jeunes chiens. Elle se présente comme un petit bouton rougeâtre, en dôme, qui pousse vite mais ne provoque ni douleur ni démangeaison. Elle régresse parfois spontanément en quelques semaines. Chez un adulte ou si la lésion persiste au-delà d’un mois, une vérification vétérinaire reste indispensable.

On les reconnaît à leur texture molle et mobile sous la peau. Très fréquents chez les chiens adultes ou âgés, notamment les femelles, ils sont bénins et n’évoluent que lentement. Toutefois, leur localisation (sous une articulation, par exemple) peut parfois gêner la mobilité.

Ces masses rondes et molles, parfois blanchâtres ou translucides, sont dues à l’obstruction d’une glande sébacée. Tant qu’ils ne grossissent pas rapidement, ne deviennent pas douloureux ou ne s’ouvrent pas, ils restent sans gravité.

Fréquentes chez les chiens âgés, ces petites excroissances kératosiques sont souvent sèches, grisâtres ou cornées. Inoffensives, elles peuvent pourtant être confondues avec des tumeurs, surtout si elles saignent après un choc ou un toilettage mal toléré.

🩺 À retenir :
L’apparence d’une lésion ne suffit jamais à trancher entre bénin et malin. La seule certitude vient d’un examen vétérinaire, parfois complété par une cytoponction ou une biopsie. Votre rôle ? Observer, documenter l’évolution, et consulter sans tarder dès qu’un doute s’installe.

Infographie sur le cancer de la peau chez le Whippet présentant les zones, signes et risques des principaux types de tumeurs cutanées : carcinome épidermoïde, mastocytome, mélanome, hémangiosarcome actinique et histiocytome.




Quoi qu’il en soit, dans le doute, ne reportez jamais une consultation vétérinaire : un diagnostic précoce peut sauver la vie de votre Whippet. Certains symptômes sont en effet typiques du cancer de la peau chez le Whippet, mais peuvent passer inaperçus sans une surveillance attentive.









Avant tout, j’ai réalisé que la prévention n’était pas une option, mais une nécessité vitale pour les Whippets. Contrairement aux idées reçues, protéger son chien des UV ne se résume pas à éviter les heures chaudes. Voici les méthodes validées par les dermatologues vétérinaires et à tester au plus vite :

La solution en 4 actes :

  1. Film anti-UV pour fenêtres : En tout premier, on n’y pense pas forcément mais cela peut faire une grande différence. Equipez vos fenêtres les plus ensoleillées de filtres anti-UV, comme le Film fenêtre anti-chaleur, occultant, autocollant, anti-regard et anti UV de chez Gutsbox.
  2. Crèmes UV spécifiques : Ensuite, optez pour des crèmes solaires de préférence bio, spécifiquement formulé pour les chiens, sans parfum et sans alcool. Une mauvaise formulation peut irriter la peau fine de la race, voire augmenter le risque de cancer de la peau chez le Whippet en favorisant l’inflammation chronique ou les coups de soleil répétés. La Crème solaire SPF50 de Menfosan protège la peau des rayons UVA et UVB et résiste à l’eau. Pensez à l’appliquer aussi sur les zones peu poilues ou nues et claires, comme la truffe et le ventre.
  3. Aménagement de l’espace : En outre, installez des parasols à filtre UV dans les zones de repos extérieures. Il en existe toutes sortes de modèles, comme le Parasol de plage protection solaire UV50+ d’Homedo par exemple. A vous de trouver celui ou ceux qui vous conviendront le mieux. Les surfaces claires (béton, sable) réfléchissent 85% des rayons. Privilégiez les tapis de sol sombres.
  4. Vêtements techniques : Enfin, les tee-shirts pour chien Sunny, UV50+ de chez Krämer bloquent 98% des rayons UV nocifs grâce à sa matière agréable et respirante. Ils seront très utiles pour les randonneurs, surtout en montagne ou en bord de mer.

Procédez par zones :

  • Ventre : Recherchez des nodules <5 mm (signe précoce d’hémangiosarcome).
  • Espaces interdigités : Vérifiez délicatement chaque doigt et inspectez les plis.
  • Aisselles : Lieu privilégié des mastocytomes.

Inspectez soigneusement toutes les zones en recherchant l’apparition de nouvelles masses, de nodules, de plaques sur la peau. Vérifiez les lésions qui ne cicatrisent pas, qui saignent ou s’infectent. Ne négligez pas les zones dépigmentées ou qui restent rouges. Surveillez enfin, toute démangeaison, gonflement ou douleur localisée.

Utilisez l’application Virbac DailyDerma Monitoring développée par les laboratoires Virbac pour :

  • Surveiller l’état de la peau de votre chien avec votre vétérinaire
  • Mémoriser les RDV avec votre vétérinaire
  • Accéder et suivre l’évolution quand vous le souhaitez, et avoir accès à un retour d’information précis

Au moindre doute, n’hésitez pas à demander un check-up dermatologique incluant :

Whippet noir et blanc debout sur une table d’examen pendant une consultation dermatologique, ausculté par un vétérinaire avec une lampe pour détecter un éventuel cancer de la peau chez le Whippet.
  • Une cytologie cutanée par scotch-test (détection précoce des mastocytes anormaux) ou raclage cutané, identifie la présence et le type de cellules, leur état général et toute anomalie potentielle.
  • Une dermatoscopie (microscopie numérique),est une technique utile non invasive utilisée pour évaluer les lésions sébacées chez votre Whippet.
  • Un examen trichogramme n’est autre qu’un examen microscopique du poil.

Enfin, pour les Whippets âgés de plus de 5 ans, le test IDEXX Cancer Dx permet aujourd’hui de dépister précocement le lymphome canin. Cependant, le déploiement initial se limite exclusivement aux États-Unis et au Canada pour le moment. Aucune date n’a été communiquée concernant l’extension vers l’Europe ou la France spécifiquement.

Effectivement, ces tests diagnostiques vétérinaires doivent obtenir des autorisations spécifiques selon les réglementations de chaque région. L’Europe impose souvent des processus d’homologation plus complexes que l’Amérique du Nord.

Ainsi, ces avancées inspirantes promettent un futur plus sûr et plus favorable.

🐾 Le saviez-vous ?
Une majorité des propriétaires de Whippets sous-estiment le temps d’exposition solaire de leur chien. Utilisez un thermomètre infrarouge laser numérique sans contact pour mesurer précisément les risques lors de vos sorties !









A l’étranger, un Whippet de 9 ans a frôlé l’amputation digitale. Son carcinome épidermoïde, découvert trop tard, nécessitait une approche agressive. Mais grâce à une greffe cutanée en pastilles, technique encore méconnue en Europe ou pas encore pratiquée, elle a gardé sa patte. Ce cas illustre les progrès fulgurants de l’oncologie vétérinaire… et leurs limites.

En premier, et dans la majorité des cas, la chirurgie reste la première option thérapeutique en cas de cancer de la peau chez le Whippet. Surtout quand il est localisé. Elle permet de retirer la lésion avec une marge de sécurité autour de la tumeur. Cela offre souvent la meilleure chance de guérison complète. Cette approche est privilégiée pour les tumeurs de petite taille, non infiltrantes, et sans signes de dissémination.

Cependant, chez le Whippet, la finesse de la peau ne facilite pas toujours l’intervention. L’absence de sous-poil et le manque de laxité cutanée compliquent la fermeture des plaies et augmentent le risque de tension sur les sutures, d’hématomes ou de déhiscence (ouverture des points). Dans certains cas, le vétérinaire peut devoir recourir à des techniques de reconstruction plus complexes : lambeaux cutanés, sutures en points croisés, voire greffes dans les zones où la peau est insuffisante.

En outre, pour certaines localisations, comme les doigts (carcinome épidermoïde), la chirurgie implique parfois une amputation partielle. Cette solution, bien qu’invasive, peut offrir un excellent pronostic à long terme si elle est réalisée tôt.

Ainsi, la réussite de l’intervention dépend de plusieurs facteurs :

  • La taille et la localisation de la tumeur
  • L’état général du chien
  • La capacité à respecter des marges de sécurité suffisantes (souvent 1 à 3 cm selon le type tumoral)

Après l’opération, un suivi cicatriciel rigoureux est indispensable, notamment chez le Whippet où les frottements sur les zones osseuses (hanches, coudes, sternum) peuvent gêner la cicatrisation.

Whippet bringé couché dans une cage vétérinaire, cicatrice chirurgicale visible sur le flanc, après retrait d’une tumeur cutanée.

🐾 À noter : un examen histologique de la tumeur retirée est systématiquement recommandé pour confirmer la nature du tissu, son degré d’agressivité et vérifier si les marges sont “saines”. C’est cette étape qui conditionne, dans bien des cas, la nécessité ou non d’un traitement complémentaire (radiothérapie, chimiothérapie ou thérapie ciblée).

Les inhibiteurs des récepteurs tyrosine kinase (RTK) représentent une avancée majeure dans le traitement des cancers chez le chien en France. Ces médicaments, qui ciblent spécifiquement les voies de signalisation cellulaire impliquées dans la croissance tumorale, sont désormais disponibles pour les vétérinaires français et offrent de nouvelles perspectives thérapeutiques pour certains types de cancers canins.

Actuellement, trois médicaments RTK anticancéreux disposent d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) vétérinaire en France :

Il est commercialisé sous le nom de Masivet® et c’est un inhibiteur sélectif de tyrosine kinase. Le Masivet® se présente sous forme de comprimés pelliculés de 50 mg et 150 mg.

Celui-ci est commercialisé sous le nom de Palladia®, est un autre inhibiteur de tyrosine kinase. Palladia® est disponible sous forme de comprimés de différents dosages (10, 15 et 50 mg).

Bien que fonctionnant différemment des inhibiteurs classiques de RTK, le tiglate de tigilanol, commercialisé sous le nom de Stelfonta®, est un activateur de la cascade de signalisation de la protéine kinase C (PKC) également autorisé en France pour le traitement des mastocytomes. Ce médicament s’administre par injection intratumorale et provoque une nécrose rapide de la tumeur.

Ces 3 inhibiteurs de RTK en France sont principalement indiqués pour le traitement des mastocytomes canins, avec des spécificités pour chaque molécule. Les études cliniques ont démontré l’efficacité de ces traitements dans la prise en charge des cancers malins des mastocytes canins. Ils présentent cependant des effets secondaires qui nécessitent une surveillance régulière. Enfin, le traitement par inhibiteurs de RTK représente un investissement financier significatif pour les propriétaires. Ces traitements représentent malgré tout une avancée majeure en oncologie vétérinaire. Ils offrent, en effet, de nouvelles options thérapeutiques pour des tumeurs auparavant difficiles à traiter.

La radiothérapie externe consiste à irradier la tumeur ou la zone d’éxérèse chirurgicale (retrait des cellules cancéreuses) avec des rayonnements gamma de haute énergie, tout en épargnant les tissus sains. Elle permet d’irradier localement les cellules tumorales pour limiter les récidives. Mais elle est aussi et surtout indiquée en complément d’une chirurgie incomplète ou lorsque l’exérèse est risquée (museau, doigts, oreille…). Son efficacité dépend étroitement de la taille tumorale initiale. Les tumeurs de moins de 2 cm présentent systématiquement de meilleurs taux de réponse que les tumeurs plus volumineuses. La localisation influence également les résultats. Peu invasive, elle ne nécessite pas toujours d’anesthésie générale.

⚠️ Ce traitement reste cependant réservé à certains centres vétérinaires spécialisés.

Chez le Whippet, son efficacité pourrait être boostée par la faible épaisseur cutanée qui pourrait théoriquement modifier la pénétration des rayonnements, mais cette hypothèse n’est pas documentée à ce jour.

Contrairement à la chirurgie ou à la radiothérapie, qui ciblent des lésions localisées, la chimiothérapie agit sur l’ensemble de l’organisme. Elle est donc indiquée lorsqu’un risque de dissémination existe, en particulier pour les hémangiosarcomes, mastocytomes de haut grade ou carcinomes à extension ganglionnaire ou viscérale.

Les molécules les plus couramment utilisées chez le chien sont la doxorubicine, le carboplatine et le vinblastine, administrées en cures espacées de deux à trois semaines. Chez le Whippet, le protocole est toujours adapté à son métabolisme spécifique et à sa sensibilité, notamment en cas de faible masse corporelle.

Les effets secondaires sont généralement bien tolérés si le traitement est bien encadré. Le vétérinaire peut prescrire des antiémétiques ou adapter les doses si nécessaire.

Mais attention : la chimiothérapie ne guérit pas tous les cancers. Son objectif est souvent de stabiliser la maladie, ralentir la progression, ou prolonger la survie avec un bon confort de vie. Elle nécessite un suivi biologique régulier (bilan sanguin, contrôle de l’immunité), et représente un coût non négligeable.

Gros plan sur les pattes d’un Whippet noir et blanc allongé, montrant une masse cutanée rosée, possible tumeur de la peau chez un lévrier à peau fine.








Pour conclure, le cancer de la peau chez le Whippet n’est pas toujours une fatalité. C’est une équation à variables maîtrisables. Sa peau fine et son amour du soleil en font un candidat idéal pour les tumeurs photo-induites, mais cette vulnérabilité morphologique ne condamne pas pour autant nos lévriers à un destin tragique. Une surveillance attentive et régulière réduit les risques de diagnostic tardif, tandis que l’application quotidienne d’écran solaire abaisse significativement l’incidence des lésions précancéreuses.

Cancer de la peau et Whippet ne font décidément pas bon ménage. Contrairement à d’autres races où la génétique joue un rôle prépondérant, le risque cutané du Whippet repose majoritairement sur des facteurs environnementaux modifiables. Cette particularité offre une marge d’action considérable aux propriétaires avertis. L’alliance entre vigilance proactive et avancées médicales redéfinit aussi les pronostics. Alors, ne laissez pas le soleil dicter le destin de votre lévrier !









Pimprenelle et moi vous souhaitons des balades ensoleillées 🌞 … et bien protégées ! 🐾

















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