Repérer, comprendre et respecter la communication sensible du Whippet
Récemment, Martine, une de mes abonnées, m’a confié une expérience douloureuse : sa Whippet, pourtant affectueuse au quotidien, l’a légèrement mordue à la lèvre alors qu’elle l’embrassait comme chaque jour. Et cet incident, plus fréquent qu’on ne le pense, rappelle combien il est essentiel de comprendre la communication canine pour éviter les malentendus avec nos compagnons. Car oui, nous n’avons pas la même façon de communiquer que nos Whippets. Apprendre à parler Whippet, c’est s’ouvrir à un langage subtil, riche et nuancé, adapté au tempérament singulier de cette race. C’est aussi respecter ses limites et créer un vrai dialogue basé sur l’écoute. Et c’est ce que je vous propose d’explorer ensemble, maintenant.
Comprendre les fondements de la communication Whippet
Un héritage de discrétion
Le Whippet se distingue par sa nature particulièrement silencieuse comparé à d’autres races canines. Cette caractéristique découle de son histoire : contrairement aux chiens de meute qui vocalisent pour coordonner leurs actions, le Whippet était traditionnellement un chasseur solitaire qui devait rester discret pour surprendre ses proies. Cette particularité se retrouve aujourd’hui dans son tempérament domestique, où il privilégie la communication non-verbale, privilégiant l’expression corporelle et les signaux discrets à l’exubérance (bon, pas toujours 😂).
L’importance du langage corporel
Chez le Whippet, parler Whippet signifie avant tout apprendre à lire les signaux corporels. Ainsi nos lévriers communiquent principalement par :
- Les micro-expressions faciales
- Les positions d’oreilles et de queue
- La posture générale du corps
- Les mouvements subtils et les tensions musculaires
Cette communication silencieuse demande une observation attentive et une patience particulière de la part du propriétaire.
Décrypter les signaux de votre Whippet
Le langage corporel
La communication par la queue
La queue du Whippet fonctionne comme un véritable baromètre émotionnel. Contrairement aux idées reçues, tous les remuements de queue ne signifient pas forcément de la joie.
Ainsi, en position haute et raide, elle indique une forte excitation ou une tension, parfois de l’agressivité défensive. Au contraire, en position neutre avec balancement souple, cela traduit un état détendu et confiant. Quant à la queue basse ou entre les pattes, elle révèle de la peur, du stress ou une soumission. Enfin, un mouvement rapide et nerveux, exprime une anxiété ou une surexcitation qui peut basculer négativement.
L’expression des oreilles
Par ailleurs, les oreilles du Whippet sont tout aussi parlantes et particulièrement expressives.
Quand les oreilles sont dressées et orientées vers l’avant, l’attention est maximale, pleine de curiosité ou en alerte. Alors que des oreilles relaxées en position naturelle traduisent un état de détente et de confiance. En revanche, des oreilles plaquées contre la tête signifient peur, stress, soumission ou anticipation d’une correction. Il y a aussi les oreilles en mouvement constant qui démontrent une écoute active de l’environnement et une vigilance normale.

Les signaux faciaux subtils
Enfin, le Whippet possède une gamme d’expressions faciales que beaucoup de propriétaires négligent et qui livrent pourtant des indices précieux.
Alors, si son regard est direct et détendu, votre Whippet est en confiance et son attention est bienveillante. Mais s’il y a évitement du regard, cela sous-entend souvent, respect hiérarchique ou inconfort dans la situation. Si ses pupilles sont dilatées, il exprime du stress, de la peur ou une forte excitation. En outre, des bâillements répétés sont des signaux d’apaisement permettant de désamorcer les tensions, de prévenir l’agression et de réduire le stress dans leur environnement. Enfin, le léchage des babines est un autre signal d’apaisement ou, selon le contexte, d’anticipation alimentaire 😋.
Les vocalisations du Whippet
Les rares aboiements
Le Whippet n’est pas un grand bavard. Aussi, quand il aboie, c’est toujours significatif.
Un aboiement bref et isolé est une salutation ou une demande d’attention polie. Comparativement, des aboiements répétés et aigus signifient une alerte face à un intrus ou une excitation excessive. Un aboiement grave et soutenu traduit un sentiment de menace. Votre Whippet est sur la défensive, ce qui est rare chez cette race non-agressive.
Les gémissements et pleurnichements
De ce côté-là, il faut souligner que les vocalisations sont bien plus courantes chez le Whippet.
Tout d’abord, pour réclamer de l’attention ou exprimer un besoin, votre Whippet poussera un gémissement aigu et court. Mais un pleurnichement prolongé démontre davantage l’anxiété de séparation ou un inconfort physique. Enfin, des vocalises graves définissent plutôt, une communication à distance ou une réponse à certains sons.
Les signaux de détresse
Pour finir, certains sons sont plus inquiétants et doivent plutôt vous alerter.
En premier, des couinements soudains signifient probablement une douleur physique aiguë. Ensuite, des gémissements nocturnes dénotent un possible inconfort ou d’une anxiété. Par ailleurs, un halètement excessif sans effort démontre stress, douleur ou problème de santé.
Parler Whippet au quotidien
Développer une communication efficace
L’observation active
Avant tout, pour parler Whippet efficacement, développez votre sens de l’observation.
Passez quelques minutes quotidiennement, à observer votre Whippet sans interaction. Notez ses postures dans différents contextes. Identifiez ses signaux personnels (chaque chien a ses particularités). Bref, créez peu à peu, un « dictionnaire visuel personnel » de ses expressions.
La cohérence dans vos propres signaux
Mais la communication passe aussi par vous. Et votre langage corporel influence directement votre Whippet.
C’est pourquoi votre posture calme et détendue encourage la confiance et la détente. Des mouvements lents et prévisibles évitent de surprendre ce chien sensible. Une voix douce et constante maintient un climat de sécurité. En dernier lieu, l’évitement des gestes brusques prévient toute réaction de fuite ou de peur.
Entraînement et méthodes adaptées au Whippet
Le renforcement positif exclusif
Pour aller plus loin, et comme les Whippets sont particulièrement sensibles, seules les techniques positives sont efficaces.
Alors, récompensez immédiatement les comportements souhaités en utilisant des friandises de haute valeur. Variez aussi les récompenses (nourriture, jeu, caresses). Et ignorez les comportements indésirables plutôt que de les corriger.
Les séances courtes et fréquentes
Dans la même logique, la concentration du Whippet est souvent limitée.
Il vaut donc mieux limiter les sessions à 5 minutes maximum mais en les répétant plusieurs fois par jour. Pensez à toujours terminer sur une réussite. Et adaptez l’intensité à l’humeur de votre chien.
L’importance du timing
Parlons maintenant du chronométrage. Il est crucial pour parler Whippet efficacement.
Car oui, vous devez récompenser dans les 2 secondes tout bon comportement. Vous pouvez aussi utiliser un marqueur (clicker ou mot) pour préciser le timing. Pensez à anticiper les besoins plutôt qu’attendre les demandes. Enfin, respectez les signaux de fatigue ou de saturation de votre Whippet.

Gérer la sensibilité émotionnelle du Whippet
Apaiser et soutenir un Whippet sensible
Les Whippets captent l’ambiance familiale et nos propres émotions. Ils sont de vraies petites éponges. Leur sensibilité demande un environnement apaisant, cohérent, sans tensions.
Reconnaître les signaux de stress
C’est vrai, leurs symptômes de tension sont souvent subtils.
D’abord, ils peuvent être physiques : Tremblements, halètement, salivation excessive, perte d’appétit. Mais ils sont aussi souvent comportementaux : Évitement, cachette, destruction, malpropreté. Enfin, ils peuvent aussi être d’ordre sociaux : Retrait, refus d’interaction, soumission excessive.
Et si vous souhaitez en apprendre davantage, je vous encourage à lire ou à relire Signes de stress chez votre Whippet : Comment les reconnaître et les gérer facilement. Des conseils simples pour un Whippet plus heureux ! Il vous suffit de clique ICI ! |
Les techniques d’apaisement
Maintenant, pour apaiser un Whippet stressé, rien ne sert de le forcer au contact.
Mieux vaut ainsi créer un environnement prévisible et sécurisant. Ou le laisser utiliser des signaux d’apaisement (bâillements, regard détourné). N’oubliez pas non plus de respecter sa zone de confort sans forcer l’interaction.Bien sûr, vous pouvez égalementproposer des activités calmantes (massage, musique douce…) à votre Whippet.
Socialisation et communication avec l’environnement
Avec les autres chiens
Avec ses congénères, le Whippet a besoin d’expériences positives et progressives. Les premières rencontres doivent être encadrées, de préférence avec des chiens équilibrés et calmes. Respectez son besoin d’espace personnel. Surveillez les signaux : s’il se crispe ou tente de s’éloigner, intervenez et laissez-lui de l’espace.
Avec les humains
Avec les personnes, les règles sont assez similaires. Expliquez aux visiteurs que votre Whippet n’aime pas toujours les approches directes. Éduquez-les aux particularités de la race. Montrez aux enfants les bonnes approches et comment le respecter, surtout quand il cherche à s’isoler. Et offrez-lui toujours une échappatoire pour éviter qu’il se sente coincé. Ne forcez jamais les contacts.
Prévenir et résoudre les difficultés
Les problèmes de communication courants
Prévenir les incompréhensions et les accidents
Un Whippet « qui mord » ne le fait jamais sans raison. Ignorance accidentelle de ses signaux, douleur soudaine, peur ou contexte inadapté sont le plus souvent en cause. Respecter le refus, ne pas forcer un contact tête-à-tête, apprendre à garder distance et respect, sont des bases incontournables.
Le Whippet qui ne répond pas
Si votre Whippet semble « sourd » à vos demandes, vérifiez qu’il n’est pas distrait par un stimulus olfactif. Rapprochez-vous physiquement avant de donner l’ordre. Utilisez des signaux visuels en complément des ordres vocaux. Et n’oubliez pas, vous pouvez aussi augmenter la valeur de vos récompenses.
L’anxiété de séparation
Cette problématique fréquente chez le Whippet nécessite une approche particulière.
Il est bienvenu d’habituer progressivement aux séparations courtes. Pour cela, il faut créer des associations positives avec votre départ et éviter les rituels de départ (comme de retour) trop émotionnels. Par ailleurs, proposez des occupations mentales pendant vos absences.
L’hypersensibilité aux bruits
Voici un autre sujet tendu et, en effet, beaucoup de Whippets souffrent de sensibilité sonore.
Pour tenter de pallier ce souci, travaillez à désensibiliser progressivement aux bruits courants. Créez aussi des associations positives avec les sons stressants. N’oubliez pas de proposer un refuge sécurisant pendant les orages. Et enfin, consultez un vétérinaire comportementaliste ou un éducateur canin spécialisé si nécessaire.

Les erreurs à éviter pendant l’apprentissage
Les méthodes coercitives
Le Whippet n’est pas un chien qui se dresse à coups d’ordres secs. C’est un chien sensible par nature qui demande, au contraire, de l’attention et de la douceur. Ainsi, bannissez absolument :
- Les corrections physiques (coups, secousses de laisse…)
- Les cris et intimidations vocales
- Les punitions décalées dans le temps
- La contrainte physique pour forcer l’obéissance
Les attentes inadaptées
Je ne le répèterai jamais assez : chaque Whippet est unique. Aussi, chacun a son propre rythme. Certains comprennent très vite, d’autres ont besoin de répétitions étalées dans le temps. Alors, adaptez vos exigences à la nature du Whippet :
- N’attendez pas une obéissance de chien de berger
- Respectez son besoin d’indépendance
- Acceptez sa sensibilité comme une caractéristique, non un défaut
- Comprenez que sa motivation dépend largement de l’intérêt qu’il porte à l’activité
Construire un dialogue unique
Parler Whippet, c’est instaurer chaque jour une collaboration respectueuse, observer sans juger, adapter ses gestes, et surtout laisser l’animal s’exprimer selon son propre langage. Les routines, les signaux personnalisés, les moments partagés en douceur sont le secret d’une relation où complicité rime avec sérénité.
Les routines de communication
Un Whippet a besoin d’un cadre stable. Si vous changez sans cesse de règles, il sera perdu. Si vous gardez la même ligne, il se sentira en sécurité et progressera avec plus de sérénité. Du coup, instaurez des moments privilégiés de dialogue :
- Le réveil : Saluez calmement votre Whippet et observez son état d’esprit matinal.
- Les repas : Utilisez ce moment pour travailler la patience et l’auto-contrôle.
- Les sorties : Pratiquez le rappel et l’attention dans un environnement stimulant.
- Le coucher : Terminez la journée par un moment de détente partagée.
Ce sont autant de moments où le Whippet sait ce qui va se passer. Ces routines deviennent un langage partagé. Elles donnent au chien des repères clairs et renforcent le sentiment de sécurité.
Les signaux personnalisés
Vous pouvez aussi développer avec votre Whippet un langage qui vous est propre.
En fait, il vous suffit de créer des signaux gestuels pour les ordres de base. Vous pouvez également établir des rituels pour les moments importants ou encore, utiliser des mots-clés spécifiques pour chaque activité. Et bien sûr, respectez ses préférences en matière de récompenses. Ces codes partagés renforcent la complicité et facilitent le dialogue.

Parler Whippet : Le langage du cœur
Vous l’aurez compris, apprendre à parler Whippet, c’est ouvrir les yeux sur un monde d’émotions fines, sur la richesse d’une communication non verbale parfois si discrète qu’elle échappe au regard pressé. C’est aussi devenir le garant d’une relation apaisée, prévenir les accidents trop souvent imputés à la « nature imprévisible » du chien, alors qu’ils relèvent presque toujours d’une maladresse d’interprétation. Parler Whippet demande patience, observation et respect de la nature sensible de cette race exceptionnelle. À force d’observation, de respect, et de petites adaptations du quotidien, vous découvrirez tout ce que votre Whippet n’osait « dire », et lui saura répondre sans un mot… rien qu’en parlant Whippet. En conclusion, l’investissement en temps et en attention que vous consacrerez à maîtriser ce langage particulier sera largement récompensé par la complicité unique que vous développerez avec votre compagnon.
Et vous, avez-vous déjà vécu un moment où votre Whippet vous a « parlé » d’une manière qui vous a surpris ? Partagez-le dans « Laisser un commentaire », via l’onglet « CONTACT » ou sur messages@passion-whippet.com. Complétez aussi mon sondage en cliquant ICI. Partagez cet article autour de vous. Et abonnez-vous à la newsletter de passion-whippet.com : c’est 2X/mois que Pimprenelle vous raconte une anecdote et que je vous donne quelques conseils supplémentaires. Enfin, rejoignez notre communauté sur notre page ou notre groupe Facebook, Instagram et YouTube.
Et pour aller un peu plus loin :
- « Le langage canin : quand les chiens parlent » – Muzoplus
- « Quand chiens et humains trouvent un langage commun » – Institut Pasteur
- « L’impact des postures humaines » – Promeneur de chien
Félicitations Laura pour cet article riche en infos et astuces sur un sujet essentiel et qui me tient à coeur. Instaurez des rituels simples et cohérents qui deviendront des repères rassurants : un geste doux avant la promenade, un mot-clé répété pour signaler un moment de jeu, une caresse à la fin d’un exercice partagé. .. Ces petites routines de communication nourrissent la confiance et renforcent ce lien unique que l’on peut créer avec son chien. Et si important à bien connaître !
Tu as tout à fait raison Fabienne. Merci pour ces précisions.🐾
Cet article démontre que rien n’est à laisser au hasard dans l’éducation d’un animal et l’observation est primordiale. Tu as évoqué le fait d’aller consulter un vétérinaire comportementaliste ou un éducateur canin. Serait-il possible d’avoir un article sur la différence entre les deux car j’ai justement une amie qui avait eu pour conseil de consulter un vétérinaire comportementaliste: pensant que c’était la même chose, elle a consulté un éducateur-comportementaliste… et appris trop tard qu’il ne s’agissait pas du tout des mêmes compétences.
Merci Sylvie pour ce retour. Ta question est excellente. Pour faire simple : un vétérinaire comportementaliste est un médecin spécialisé qui diagnostique et soigne les troubles comportementaux liés à un problème médical ou pathologique (peurs, agressivité, anxiété) et peut prescrire des médicaments. Alors qu’un éducateur canin s’occupe surtout de l’apprentissage et des règles de vie (obéissance, propreté, marche en laisse) et n’intervient pas sur les troubles médicaux. C’est une idée d’article vraiment pertinente. Je vais la noter pour en faire un sujet à part entière, afin d’expliquer clairement les rôles et d’éviter toute confusion.
Article passionnant, on réalise à quel point le Whippet communique surtout par des signaux subtils. L’importance de l’observation et du respect revient comme un vrai fil conducteur.
Merci beaucoup Edouard. Tu as parfaitement saisi l’essentiel : chez le Whippet, tout passe par ces signaux discrets qu’on pourrait facilement manquer si on n’y prête pas attention. L’observation et le respect sont vraiment le cœur d’une bonne communication avec eux.