Ciudad sin sueño : Quand un galgo devient plus qu’un simple chien de cinéma
Parlons aujourd’hui du premier film Ciudad sin sueño du réalisateur espagnol Guillermo Galoe. Sorti en 2025, nominé 7 fois et primé 6 fois, il révèle la naissance d’un véritable galgo héros de cinéma, ou plutôt celle d’une galga que l’on n’oubliera pas. Oui, je sais, un lévrier espagnol, ce n’est pas un Whippet ! Cette œuvre bouleversante met en scène Atomica, un femelle lévrier espagnol. Celle-ci transcende son statut d’animal pour incarner la liberté et la résistance dans le plus grand bidonville d’Europe.
Atomica, le galgo héros de Ciudad sin sueño
Dans cette ciudad sin sueño (ville sans sommeil) qu’est la Cañada Real, aux portes de Madrid, Toni, jeune Rom de 15 ans, partage sa vie avec Atomica, sa galga espagnole. Dès la première séquence du film, nous assistons à un plan-séquence saisissant. Atomica poursuit un lièvre dans un terrain vague, encouragée par Toni depuis un pick-up conduit par son grand-père. Cette course effrénée est filmée avec une beauté brute. Elle condense tout l’univers du film et révèle immédiatement pourquoi cette galga devient le véritable héros du film.
Atomica n’est pas qu’un simple chien de compagnie. Elle représente pour Toni un symbole de pouvoir et de liberté, comparable au faucon dans le chef-d’œuvre de Ken Loach, Kes. Ce galgo héros de cinéma incarne tout ce que le jeune garçon risque de perdre. On parle ici d’authenticité, de spontanéité, et de cette connexion profonde avec un mode de vie ancestral menacé par les bulldozers.
Pour tout dire, dès le début, j’ai su que je n’étais pas devant un « simple » film avec un chien. J’ai senti que cette galga espagnole allait me rester en tête longtemps après le générique de fin.
Quand un lévrier espagnol vole la vedette au cinéma
Le parcours d’Atomica illustre parfaitement comment une galga peut devenir héros de cinéma sans artifice. Contrairement aux productions hollywoodiennes où les animaux sont souvent dressés de manière intensive, ce lévrier espagnol évolue naturellement dans son environnement. Cette authenticité transforme chaque apparition d’Atomica en moment de grâce cinématographique.
L’un des moments les plus déchirants du film survient quand Chule, le grand-père de Toni, décide de vendre Atomica pour régler une dette. Cette transaction forcée devient une métaphore puissante de la dépossession que subissent les habitants de la Cañada Real. La galga, arraché à Toni, symbolise la perte d’identité d’une communauté contrainte d’abandonner ses repères.

Pourquoi un galgo héros de cinéma excelle à l’écran ?
Les galgos espagnols possèdent des qualités naturelles qui en font d’excellents héros de cinéma. Leur sensibilité, leur élégance innée, leur intelligence et leur capacité d’adaptation sont des atouts indéniables face aux caméras. Ces lévriers savent attendre sans rien demander. Ils sont aptes à aimer sans envahir. Ils incarnent la solitude, la grâce, la peur ou la loyauté avec une vérité saisissante.
Globalement, les différences les plus marquantes au cinéma entre galgos et autres lévriers,comme le Whippet, sont les suivantes :
- Taille supérieure : De 23,5 à 27,5 cm contre 18 à 22 cm pour les whippets par exemple.
- Vitesse exceptionnelle : Elle peut aller jusqu’à 64 km/h contre 56 km/h pour les whippets.
- Présence physique : De 20 à 30 kg contre 11-16 kg pour nos whippets.
- Histoire millénaire : C’est une race ancienne, développée dès 600 av. J.-C. en Espagne.
Ces caractéristiques font du galgo héros de cinéma une figure naturellement imposante. Et, en effet, il est capable de porter l’émotion d’un film entier sans jamais forcer sa performance.
Quand je regarde Atomica, je ne peux pas m’empêcher de penser aux Whippets que je croise tous les jours. La même façon de se tendre comme un arc en pleine course, la même pudeur dans le regard. Mais avec, chez les galgos, un poids historique et culturel qui ajoute une dimension tragique au moindre plan.
Le drame des galgos : Quand la réalité rattrape la fiction
Le choix d’Atomica comme héroïne de cinéma prend une dimension particulièrement poignante quand on connaît la situation des galgos en Espagne. En effet, ces lévriers espagnols subissent l’une des plus importantes tragédies animalières de l’Europe contemporaine.
Chaque année, environ 50 000 galgos sont exterminés ou abandonnés en Espagne. Ce chiffre regroupe les abandonnés, les morts ou ceux laissés dans des fosses communes. Mais en réalité, le nombre de lévriers espagnols qui décèdent chaque année demeure incertain. Utilisés traditionnellement pour la chasse au lièvre ou les courses illégales, ils sont considérés par leurs propriétaires comme de simples « outils de travail ». Ainsi, quand un galgo échoue lors d’une chasse ou d’une course, son propriétaire se considère déshonoré et l’animal paie souvent le prix fort de cette humiliation. Pendaisons, actes de mutilation, tortures (acide, feu, eau…). Les galgueros font preuve de toutes sortes de moyens plus cruels les uns que les autres quand leurs performances ont été jugées insuffisantes.
Cette réalité dramatique donne une résonance particulièrement forte à la performance d’Atomica. Effectivement, cela transforme cette femelle galgo héros de cinéma en ambassadeur silencieux de sa race maltraitée.
En lisant les travaux sur la maltraitance des galgos et en voyant Atomica à l’écran, j’ai ressenti ce décalage insupportable entre la beauté de ces chiens et la façon dont certains humains les traitent. En tant que propriétaire de Whippet, c’est quelque chose que j’ai du mal à accepter sans me sentir impliquée.
Le réalisme documentaire : Un galgo acteur authentique
Guillermo Galoe a tourné son film avec les vrais habitants de la Cañada Real. Et c’est cela qui a donné une authenticité saisissante à chaque séquence où apparaît Atomica. Cette approche quasi-documentaire permet de saisir la véritable relation entre ces familles roms et leurs lévriers. Ces derniers faisant partie intégrante de leur culture.
Le réalisateur, qui avait déjà exploré cet univers dans son court-métrage Aunque es de noche (récompensé d’un Goya en 2023), prolonge ici son travail d’immersion de plusieurs années. Cette longue préparation transparaît dans chaque plan où apparaît la galga : jamais artificielle, toujours juste dans ses réactions et ses mouvements.
Le travail de Rui Poças, directeur de la photographie, sublime chaque apparition du lévrier espagnol. Les scènes de course d’Atomica dans les terrains vagues prennent une dimension quasi mythologique, transformant cette galga en héroïne de cinéma épique.

Une reconnaissance internationale pour un héros à quatre pattes
Comme on pouvait s’y attendre, le film a été récompensé du Prix SACD de la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2025. Dans son communiqué, la SACD souligne que le film « a la beauté âpre et sauvage de ces terres déshéritées » et compare l’œuvre à Los Olvidados de Luis Buñuel. Cette reconnaissance internationale met en lumière non seulement le talent de Guillermo Galoe, mais aussi l’universalité des thèmes portés par cette galga héros de cinéma.
Cette distinction confirme l’évolution du cinéma animalier vers plus d’authenticité. Atomica rejoint ainsi le panthéon très sélect des chiens héros de cinéma reconnus internationalement, aux côtés d’Uggie, le Jack Russel de The Artist, Messi, le Border Collie d’Anatomie d’une chute ou encore Xiao Xin, le Whippet de Black Dog.
| D’ailleurs, si ce sujet vous intéresse, l’article Black dog : Comment un Whippet fait son cinéma, vous plaira également. Pour le lire ou le relire, il vous suffit juste cliquez juste ICI ! |
L’héritage d’Atomica : Un galgo qui change les mentalités
Au-delà du témoignage social, Ciudad sin sueño interroge notre rapport à la liberté et à l’authenticité. Ainsi, Atomica, dans sa simplicité animale, devient le catalyseur d’émotions profondes et de questionnements existentiels. Son histoire fait écho à celle de millions de galgos abandonnés, mais aussi à celle de toutes les communautés marginalisées.
Le succès de cette galga, en tant que personnage de cinéma, pourrait sensibiliser le public international aux qualités exceptionnelles de ces lévriers espagnols souvent méconnus. Comme l’a souligné le jury de la Semaine de la Critique : c’est un film qui donne une voix et un visage à ceux que l’on ne regarde jamais. Et ce visage, c’est celui d’Atomica, bouleversante de vérité.

Atomica, un galgo qui change notre regard sur les lévriers
Finalement, je sais que ce film restera associé, pour moi, à un tournant dans la façon dont on filme les lévriers. Après Atomica, il sera difficile de regarder un galgo seulement comme un chien élégant, car il peut aussi devenir un véritable personnage de cinéma.
L’exemple d’Atomica montre que les galgos ont toutes les qualités pour devenir héros de cinéma :
- D’abord, une présence naturelle face aux caméras
- Ensuite, une expressivité sans artifice
- De même qu’une résistance physique pour les tournages longs
- Ainsi qu’une intelligence pour suivre les directions
- Enfin, une beauté photogénique naturelle
Pour toutes ces raisons, cette performance exceptionnelle ouvre de nouvelles perspectives pour ces lévriers espagnols, trop longtemps cantonnés aux rôles de victimes. Atomica prouve qu’une galga peut porter l’émotion d’un film entier et toucher les spectateurs du monde entier.
Au fond, Ciudad sin sueño s’impose finalement comme une œuvre majeure, où un galgo espagnol devient le messager silencieux d’une humanité en quête de sens et de liberté. Atomica ne joue pas, elle vit, transformant ainsi ce lévrier en véritable héros de cinéma qui marquera pour longtemps l’histoire du septième art.
Cette révélation confirme que derrière chaque grand héros de cinéma se cache quelques fois un animal exceptionnel, capable de transcender sa condition pour toucher l’universel. La galga Atomica rejoint ainsi la légende des plus grands acteurs canins de l’histoire du cinéma.
Je pense que ce film plaira à tout propriétaire de lévrier. Avez-vous eu l’occasion de le visionner ? Racontez-moi dans « Laisser un commentaire », via l’onglet « CONTACT » ou sur messages@passion-whippet.com.
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Quelques informations complémentaires :
- « CIUDAD SIN SUEÑO » – Cinémas-Utopia
- « LE GALGO ….. Un peu d’histoire » – Centrale canine
- « ETUDE QUALITATIVE DE LA MALTRAITANCE DES LEVRIERS ESPAGNOLS EN Espagne » – Dumas CCSD CNRS– Thèse de BARRAL Emmylou – 26/06/2025


j’ai adopté une galga cela fait 5 ans, elle a maintenant 8 ans ou 9 ans, une chienne d’une intelligence incroyable, les 3/4 du temps collée à moi sur le canapé , dans le lit l’hiver, joueuse, gourmande et très voleuse à table une adoption que je ne regrette pas
Merci beaucoup pour votre retour d’expérience. Votre témoignage parlera à beaucoup de lecteurs.
Et ce que vous décrivez ne m’étonne pas : on reconnaît tellement leur personnalité, tendre, maligne, et pleine de vie.
Je vous souhaite encore de très beaux moments avec elle.
Et si vous avez envie, racontez-moi : qu’est-ce qui vous a le plus surprise chez elle, au début de l’adoption ?