Portrait ultra-réaliste d’un Whippet bringé au pelage fauve et blanc, regardant droit vers l’objectif. En arrière-plan, à gauche, une feuille ancienne manuscrite de poésie sur les Whippets, et à droite, un tableau classique représentant un Whippet fauve dans un cadre doré. L’ensemble évoque le lien entre art, littérature et histoire de la race.
Littérature & art

Art et littérature : Comment le Whippet inspire depuis toujours ?

Pour débuter, je dois vous avouer quelque chose : quand je vois un Whippet, je ne vois pas seulement un chien. Plus je m’informe sur ce lévrier et plus je vois un héritage, une histoire qui se déploie sur des siècles. Et cela, bien au-delà des pistes de course ou des expositions canines. D’ailleurs, saviez-vous que les Whippets ont été immortalisés dès le XVIIe siècle, bien avant que la race ne soit officiellement reconnue ? Leur présence dans l’art et la littérature témoigne de leur place unique aux côtés des humains.

Avec Pimprenelle à mes côtés, j’ai appris à regarder autrement ces chiens. Non pas comme de simples compagnons, mais comme de véritables muses. Leur élégance paradoxale, à la fois athlétique et délicate, a captivé les peintres hollandais du XVIIe siècle, les sculpteurs animaliers du XIXe, et continue d’inspirer aujourd’hui des créateurs du monde entier.

Dans cet article, je vous propose de redécouvrir le Whippet sous un autre angle. Celui de sa place dans l’art et la littérature, et de comprendre comment il inspire depuis toujours les esprits les plus sensibles.













Il faut dire que le Whippet a longtemps été un privilège de cour. Prenez Jean-Baptiste Oudry, par exemple. En 1725, il immortalise « Misse et Turlu », deux Whippets appartenant à Louis XV. Ce tableau, commandé par le roi lui-même, révèle l’attachement de la monarchie française à ces chiens, mais aussi leur statut de symbole de pouvoir et d’élégance. Plus tôt encore, au XVIIe siècle, des maîtres hollandais comme Pieter de Hooch intègrent des Whippets dans leurs toiles. Le Whippet, déjà, se distingue par sa présence, sa grâce, sa capacité à incarner des valeurs et des symboles.

Autre exemple marquant, Gérard Ter Borch. En 1657, dans « Dispatch », il place un Whippet bicolore à dominante blanche au centre de la composition. Ce choix n’est pas anodin. Il souligne, en effet, la place du chien dans la vie domestique, mais aussi dans la représentation des émotions et des relations humaines. On y voit, en filigrane, toute la complexité du Whippet. Il est à la fois animal de compagnie et sujet artistique à part entière.

Au fil des siècles, le Whippet s’est imposé comme une figure incontournable de l’art décoratif. Les sculptures en bronze de whippets constituent un chapitre fascinant de l’histoire artistique de cette race.

Parmi les sculpteurs les plus renommés, Pierre Jules Mène (1810-1877) occupe une place prépondérante. Cet artiste français était un sculpteur animalier prolifique et talentueux qui se spécialisait dans la représentation d’animaux domestiques et sauvages. L’une des œuvres les plus célèbres et d’une finesse remarquable de Mène est « Giselle ». C’est une étude d’un Whippet jouant avec une balle. Ces œuvres, très prisées par la bourgeoisie de l’époque, témoignent de la popularité croissante du Whippet, mais aussi de son statut d’objet de luxe.

Durant la période Art déco, sa silhouette inspire figurines en argent ou en porcelaine. Il devient un motif stylisé, presque abstrait, que l’on admire pour ses lignes. Le Whippet, ici, n’est plus seulement compagnon : il est devenu emblème esthétique.

L’attrait artistique des whippets ne faiblit pas avec le temps. Aujourd’hui, de nombreux artistes contemporains continuent de s’inspirer de ces élégants lévriers. Sur des plateformes comme Saatchi Art, on trouve des dizaines de peintures signées par des artistes émergents, à l’image de Mieke Jonker, de Yanin Ruibal, ou encore de Whyn Lewis. Ces créateurs, chacun à leur manière, revisitent la figure du Whippet, mêlant tradition et modernité. Certains le placent dans des décors modernes, d’autres jouent sur le contraste entre sa finesse naturelle et la densité du monde urbain.

Ces représentations actuelles perpétuent une tradition tout en renouvelant les codes visuels : le Whippet reste une icône, mais s’ouvre à des lectures nouvelles.

Tableau contemporain représentant un Whippet fauve et blanc en position de profil, sur un fond abstrait évoquant une ville stylisée aux couleurs vives. Des formes géométriques orange, bleues et jaunes composent l’arrière-plan, créant un contraste harmonieux avec la silhouette élancée du chien. L’œuvre mêle réalisme et modernité avec une touche artistique vibrante.












D’abord, le Whippet (ou plutôt la levrette dans les textes anciens) s’invite très tôt dans la littérature classique où il a souvent servi de miroir moral. Dans la fable « La levrette, le chat et le dogue » (1812) d’Antoine-Vincent Arnault , la levrette « Follette », incarne à la fois la grâce, la ruse et la vanité, des traits de caractère généralement attribués aux femmes de l’époque. À travers elle, l’auteur brosse un portrait critique de la société, reflet d’un monde où l’apparence prime sur la profondeur. Cela illustre parfaitement comment les chiens pouvaient servir de métaphores dans la littérature moraliste.

D’ailleurs, il ne faut pas oublier que cette image de fragilité est largement exagérée. Dans la réalité, le Whippet est un athlète, capable de performances étonnantes. Mais la littérature classique aime jouer avec les stéréotypes et ses fables révèlent un imaginaire dans lequel la race devient symbole moral. Il oscille entre vulnérabilité apparente et force intérieure. En tout cas, le Whippet s’est imposé comme un personnage littéraire à part entière, bien au-delà de son rôle de simple animal de compagnie.

Portrait humoristique d’un Whippet noir et blanc portant des lunettes, assis derrière une pile de vieux livres ouverts, dans une bibliothèque ancienne. L’image évoque la lecture, l’érudition et le lien entre les Whippets et la littérature.








Ensuite, plus proche de nous, la poésie contemporaine réinvente le Whippet sous une lumière plus intime. Dans son poème « Jenny my whippet » (2014), Jade Fryett décrit avec une tendresse précise la morphologie et le caractère de son chien : « Her nose as black as coal » (Son nez noir comme du charbon), « teeth like broken china » (des dents comme de la porcelaine brisée). Le Whippet devient ici confident, muse domestique et alter ego.

De même, le poète français Paul d’Aubin, dans « Le Whippet de mon ami Bernard » (2014), évoque une « antilope » et un « léopard satiné », rendant hommage à la noblesse discrète de la race. Ces textes, loin des clichés, révèlent la profondeur du lien qui unit l’humain à son Whippet.

Moi-même, avec Pimprenelle, je retrouve parfois cette même inspiration silencieuse. Une présence qui apaise, qui parle sans bruit, mais avec justesse.

Enfin, la littérature spécialisée sur le Whippet mérite aussi notre attention. Des auteurs comme Bo Bengtson, dans « The Whippet: An Authoritative Look at the Breed’s Past, Present and Future », ou Jeff Fielding, avec « Whippet: The Complete Owners Guide », proposent des ouvrages qui mêlent rigueur historique, conseils pratiques, et passion pour la race. Ces livres retracent son évolution, décryptent ses caractéristiques, ses besoins, mais témoignent aussi d’un attachement profond. Ils sont donc, tout naturellement, une source d’inspiration pour tous ceux qui cherchent à approfondir leurs connaissances de la race.

Le Whippet est donc bien plus qu’un sujet de roman ou de fable. Il est devenu un personnage à part entière, dans les écrits comme dans les cœurs.













En premier lieu, le Whippet est devenu un véritable objet culturel. On le retrouve désormais sur des médailles personnalisées, des bijoux émaillés ou des accessoires de décoration. La marque MyFamily propose même de graver le prénom de son Whippet sur des plaques élégantes. C’est, bien évidemment, une façon symbolique d’inscrire nos compagnons dans notre quotidien.

D’ailleurs, la pop culture s’est aussi emparée du Whippet. Sur des plateformes comme Pinterest ou Etsy, des centaines d’œuvres illustrées mettent en scène le Whippet dans des situations familières ou humoristiques. La pop culture s’empare de son image, mais sans la dénaturer. Au contraire, elle la rend accessible et vivante.

En outre, le Whippet a trouvé une seconde jeunesse sur les réseaux sociaux. Sur Hello Poetry, par exemple, plus de soixante poèmes récents sont consacrés aux Whippets, écrits par des amateurs et des passionnés du monde entier. Ces textes, souvent très personnels, témoignent de la profondeur du lien qui unit les humains à leurs chiens. Le Whippet a donc la capacité de susciter l’émotion, la réflexion, et même l’inspiration.

De même, les forums spécialisés et les groupes Facebook dédiés aux Whippets sont de véritables mines d’informations et de partages. On y discute de tout, de la santé à l’éducation, en passant par les représentations historiques ou artistiques. Ces communautés sont des lieux d’échange mais aussi de mémoire. On y parle du Whippet d’aujourd’hui, mais aussi de celui d’hier. Pimprenelle et moi y avons souvent trouvé matière à réflexion… et à émerveillement.

Enfin, dans ce dialogue entre art et Whippet, la photographie a pris une place à part. Là où la peinture et la sculpture imposaient une interprétation, la photographie capture l’instant brut, la vérité d’un regard ou d’un mouvement. Le regard, la posture, le frisson d’un muscle… tout devient langage.

Jo Longhurst est une photographe britannique qui s’est fait connaître pour ses séries consacrées aux Whippets de concours. Dans « Twelve Dogs, Twelve Bitches », elle met en scène ces chiens comme de véritables œuvres d’art vivantes, tout en questionnant la notion de standard et d’idéal canin.

Au-delà des galeries, la photographie amateur a aussi contribué à populariser la race. Sur les réseaux sociaux, des passionnés immortalisent leurs Whippets dans des scènes du quotidien. Une sieste au soleil, un zoomie en pleine campagne, un regard tendre… Ce foisonnement d’images dit beaucoup : le Whippet inspire toujours (et tout le monde).

Finalement, cette démocratisation de l’image a renforcé la communauté des passionnés, tout en multipliant les regards portés sur la race.

Portrait artistique en noir et blanc d’un Whippet vu de profil, la tête légèrement penchée vers le bas. La lumière douce met en valeur les courbes délicates de son cou et l’expression mélancolique de son regard, créant une ambiance sobre, élégante et contemplative.








Les whippets ont donc traversé les siècles en tant que sujets d’inspiration artistique et littéraire, bien avant leur reconnaissance officielle en tant que race distincte. Leur présence dans l’art et la littérature témoigne non seulement de leur beauté et de leur élégance intrinsèques, mais aussi de leur relation privilégiée avec les humains à travers l’histoire. L’évolution de leur représentation artistique reflète les changements dans notre relation avec les animaux domestiques. Ils passent ainsi de simples outils de chasse à des compagnons bien-aimés.

Qu’il soit représenté sur la toile d’un maître ancien, célébré dans un poème contemporain, ou mis en scène sur les réseaux sociaux, le Whippet parvient toujours à capter l’attention, à susciter l’émotion, et à créer du lien.

Son histoire est révélatrice de la relation complexe, riche et parfois surprenante, que nous entretenons avec nos animaux. Et c’est précisément cette richesse qui fait toute la beauté de la passion que nous partageons, vous et moi, pour le Whippet.









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Sources et informations complémentaires :





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15 commentaires

  1. MURIEL BRUN a dit :

    très bien, instructif, merci

    1. a dit :

      Merci beaucoup Muriel. C’est toujours encourageant pour moi car il s’agit d’un sujet plutôt inhabituel.

  2. Angelina a dit :

    Le regard, la posture, le frisson d’un muscle… tout devient langage.
    Magnifique, c’est tellement vrai. Merci beaucoup

    1. a dit :

      Merci à vous de me lire Angelina et merci pour ce commentaire stimulant 🐾.

  3. Dujardin Martine a dit :

    Merci beaucoup. C’est avec intérêt que je lis vos articles chaque semaine. Merci de parler ainsi de nos whippetts.

    1. a dit :

      Merci beaucoup pour votre message Martine ! Je suis ravie de savoir que mes articles vous plaisent. Et encore plus touchée que vous ayez apprécié particulièrement celui-ci, qui m’importait particulièrement. Cela me va droit au cœur. Nos Whippets méritent tellement une place dans nos récits artistiques et littéraires. À très bientôt alors pour de nouvelles lectures !

  4. a dit :

    Merci pour toutes ces références! C’est vrai que le whippet a une esthétique, des expressions et des postures très intéressantes pour un artiste!!

    1. a dit :

      Avec plaisir Sylvie 🙂 Exactement ! Il y a une vraie fluidité dans sa silhouette, et ses postures ont une grâce un peu étrange, presque graphique. Parfait pour jouer avec les lignes et les contrastes.

  5. a dit :

    Je ne soupçonnais pas à quel point le Whippet avait inspiré artistes et écrivains à travers les siècles. Cet article m’a vraiment ouvert les yeux sur la richesse symbolique et esthétique de cette race. Merci pour ce voyage à travers l’art, la poésie et la passion. Je partagerai volontiers cette découverte autour de moi 😉

    1. a dit :

      Merci beaucoup Edouard. C’est avec plaisir que j’essayerai encore et encore de faire découvrir des choses surprenantes ou insolites sur les Whippets. Alors à bientôt pour de nouvelles découvertes 🐾

  6. Merci Laura pour cet article fort intéressant et riche en information. Et pour répondre à ta question, j’ai en mémoire que Lucien Freud, petit-fils de Sigmund Freud, était célèbre pour ses portraits réalistes. Il a réalisé plusieurs portraits de son whippet, Pluto, notamment une gravure. Si cela t’intéresse, à sa mort, la RTS (TV suisse) avait réalisé un reportage complet à son sujet que tu devrais facilement retrouver sur le net.

    1. a dit :

      Merci Fabienne ! Je suis curieuse de visionner ce reportage dont tu parles. Je m’en vais de ce pas faire une petite recherche sur le net !

  7. Merci Laura pour ce super voyage à travers les siècles ! J’aime beaucoup les vers du poème de Jade Fryett, ces petites images comme “teeth like broken china”, c’est si fin.
    À quand whippet en héros de bande dessinée ou dessin animé ? Primprenelle te voilà !:-)

    1. a dit :

      Merci Line. Heureuse que cet article t’ait plu. Pimprenelle en héros de BD, quelle bonne idée ! Qui sait ? Un jour peut-être 😉

  8. Jackie a dit :

    Merci pour cette passerelle inattendue entre les univers ! L’alliance du whippet, de l’art et de la littérature donne à penser, à rêver, à ressentir autrement. Une balade culturelle au rythme élégant de ce compagnon inspirant. 🐾 Un vrai souffle poétique !

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