Une histoire de survie, de rédemption… et de Whippet
Pour commencer, je dois vous avouer quelque chose d’important : Black Dog n’est pas un film sur les Whippets. Pourtant, cette œuvre chinoise, largement récompensée sur la scène internationale, révèle des vérités fascinantes sur l’art du cinéma canin et la capacité exceptionnelle des lévriers à captiver les spectateurs du monde entier. Le film Black Dog n’a rien d’un conte animalier gentil. Au contraire, c’est un western poussiéreux, minimaliste et tendu, où le silence pèse plus que les mots, et où un chien errant devient compagnon, reflet, sauveur. Ce chien, au regard farouche, traverse l’écran comme une âme perdue. Et c’est un lévrier Whippet.
Dans ce décor d’exil et de réclusion, l’homme et le chien ne se sauvent pas mutuellement. Ils se détestent d’abord. Puis se tolèrent et s’apprivoisent. Enfin, ils partagent ce que le monde leur a refusé : la place d’un être vivant digne d’exister.
C’est là que le parallèle devient saisissant. Car le Whippet, lui aussi, dérange par ce qu’il ne fait pas. Il n’aboie pas pour rien, n’obéit pas n’importe comment. Il ne fait pas semblant d’aimer. Et il reste aux marges de la norme canine. Et c’est peut-être pour ça qu’on l’aime autant.
Le chien comme figure du rejeté
Dans Black Dog, Lang, ancien prisonnier mutique, revient dans sa ville natale pour “faire le ménage” avant les Jeux olympiques. Sa mission est claire : capturer les chiens errants et les faire disparaître. Mais au lieu de s’en débarrasser, il s’attache à l’un d’eux. Un chien noir, silencieux, indépendant. Un chien qui aurait dû être abattu, comme tant d’autres, mais qui devient peu à peu son seul lien au monde.
Ce chien-là n’a pas de collier. Pas de maître. Pas de maison. Il incarne tous les exclus. Ceux qu’on parque, qu’on ignore ou qu’on élimine au nom d’un confort social. Cela vaut pour les chiens errants, mais aussi pour les hommes.
Et si le Whippet, malgré son élégance naturelle, fait parfois peur, c’est peut-être parce qu’il échappe aux codes. Il ne se plie pas aux attentes, il ne répond pas à la caricature du “bon chien” fidèle et docile. Il choisit et observe. Et il s’attache quand il le décide et dérange ceux qui cherchent un animal à dominer.
Xiao Xin : La star qui n’était pas censée l’être
Mais maintenant, parlons de la vraie vedette de cette histoire. C’est une femelle Whippet (peut-être croisée ?) qui a littéralement volé la vedette à Eddie Peng, l’acteur principal du film, pourtant star confirmée du cinéma asiatique. En réalité, plusieurs chiens différents ont joué dans Black dog. Mais ce qui rend la performance de Xiao Xin si remarquable, c’est qu’elle assure 80% à 90% des scènes du film, une prouesse technique extraordinaire pour un animal. Et Xiao Xin, dans Black dog, a la finesse, l’élan, la distance. Elle a surtout cette capacité troublante à lire l’humain mieux qu’elle-même.
Ce qui fascine, c’est sa manière d’occuper l’espace. Xiao Xin ne surjoue rien. Elle regarde. Et elle ressent. Enfin, elle existe. Eddie Peng lui-même l’a résumé ainsi dans un entretien :
“Elle ne joue pas. Elle vit, elle est pleinement présente.”
Tout ce que nous savons du Whippet est là. Pas besoin de cabotinage. Un regard suffit. Un mouvement d’oreille, une respiration à peine audible. Le réalisateur Guan Hu, loin des injonctions hollywoodiennes, a construit son film autour du respect de cette présence silencieuse. Il a laissé au chien la place d’exister, de s’exprimer à sa manière. C’est tout l’inverse de la performance forcée. Et c’est ce qui rend ce film aussi juste.
Peu de détails ont filtré sur les origines exactes de Xiao Xin. Était-elle déjà entraînée pour le travail à l’image, ou issue d’un milieu plus confidentiel ?
Ce qui rend sa trajectoire encore plus bouleversante. Car elle incarne tous ces chiens qu’on n’attendait pas, et qui finissent par éclipser ceux qu’on croyait taillés pour la lumière.
A l’image de certains Whippets de refuge, souvent ignorés, qui deviennent des piliers dans la vie de ceux qui les adoptent.

Le dressage cinématographique : Quand l’instinct rencontre la technique
Dans l’histoire du cinéma, peu de Whippets ont eu droit à la lumière. Trop fins, trop discrets, trop… sensibles. Et pourtant, que de rôles ils auraient pu jouer.
Un Whippet sait attendre sans rien demander. Il sait aimer sans envahir. Il peut incarner la solitude, la grâce, la peur, la loyauté ou le manque. Et il est tout sauf décoratif.
Dans Black Dog, le chien devient acteur sans artifice. Aucun effet numérique. Aucun anthropomorphisme. Juste une présence. Le regard d’un être libre. C’est précisément ce qui manque souvent aux représentations canines sur grand écran : la vérité.
Ici, contrairement aux idées reçues, Eddie Peng ne s’est pas entraîné juste avec un Whippet mais avec huit Whippets différents pour que chacun s’habitue à lui. Cette approche révèle une vérité fondamentale : le cinéma animalier ne repose pas sur un seul animal, mais sur une équipe canine où chaque individu a ses spécialités.
En effet, pour les scènes de morsure dans Black Dog, l’équipe utilisait des mâles spécialement dressés, tandis que Xiao Xin, plus calme et posée, gérait les séquences émotionnelles complexes. Cette répartition des rôles rappelle d’ailleurs les qualités naturelles du Whippet : sensible, discret, intelligent, mais surtout capable de s’adapter à différentes situations.
Black dog et le Grand Prix du Jury : Une consécration méritée
Lors du Festival de Cannes 2024, le film Black Dog a été récompensé par le prix Un Certain Regard.
Xiao Xin, quant à elle, a reçu au travers de son réalisateur Guan Hu, le Grand Prix du Jury Palm Dog Woopets. Cette récompense existe depuis 2001 et célèbre les meilleures performances canines au cinéma. Cette distinction n’est pas anecdotique : elle reconnaît officiellement le talent et le travail considérable que représente le jeu d’acteur chez les chiens.
Pour rappel, la Palm Dog a déjà couronné des légendes comme Dug (Là-haut), un golden retriever de fiction, en 2009, Uggie (The Artist), un jack russell terrier, en 2011, ou encore Messi (Anatomie d’une chute), un border collie, en 2023.
Si Xiao Xin n’a pas reçu la Palm Dog, elle rejoint malgré tout le panthéon très select d’acteurs canins reconnus internationalement.
Et ici, il ne s’agit pas seulement d’un prix. Il s’agit de reconnaître le Whippet comme un véritable acteur. Capable d’émotion brute. De nuances. De présence. Et c’est une première !
Pourquoi les lévriers excellent au cinéma ?
Les lévriers, et particulièrement les Whippets, possèdent des qualités naturelles qui en font d’excellents acteurs. Leur sensibilité, leur élégance innée, leur intelligence et leur capacité d’adaptation sont des atouts indéniables face aux caméras.
D’ailleurs, l’histoire nous montre que les lévriers ont toujours eu une place particulière dans le spectacle.
Un exemple marquant reste la toute première Panthère Rose (1963). On y voit un lévrier afghan accompagner la mystérieuse princesse Dala, incarnation du luxe et du raffinement. En quelques plans, tout est dit : le lévrier n’est pas là pour faire joli. Il est là pour sublimer.
Dans Un lévrier pas comme les autres (Greta, The Misfit Greyhound, 1963) des productions Disney, Greta, une femelle lévrier entrainée pour les courses de paris, préfère au leurre, l’affection et les jeux. Après avoir été abandonnée, elle finira avec de nouveaux maitres bienveillants. Un docu-fiction où la chienne a su montrer son côté attachante.
Dans Dogman (2023), Besson a offert une place d’honneur à des lévrier Irlandais qui symbolisent ici, la résilience et un baume contre la solitude.
D’ailleurs, derrière chaque performance canine remarquable se cache un travail de dressage considérable. Les professionnels du cinéma animalier utilisent des méthodes basées sur la patience, la récompense et le jeu, des approches qui correspondent parfaitement au tempérament du Whippet.
Ainsi, pour devenir un chien acteur, un animal doit être sociable, à l’aise devant les objectifs et au milieu des équipes. Il doit aussi pouvoir rester concentré malgré les distractions et suivre des instructions précises. Ces exigences font écho aux qualités que nous développons chez nos Whippets : obéissance, sociabilité et adaptabilité.
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Black dog : L’adoption qui change tout
Ce qui m’a aussi touchée avec Black dog, c’est que l’histoire de Xiao Xin ne s’arrête pas au générique. En effet, Eddie Peng l’a adoptée après le tournage, ainsi que deux autres chiots nés pendant le film. Cette adoption révèle l’intensité du lien créé entre l’acteur et sa partenaire canine.
Comme le confie Eddie Peng : « Elle est vraiment devenue mon porte-bonheur. Elle fait partie de ma famille. Elle m’accompagne partout ». Cette relation privilégiée illustre parfaitement ce que nous vivons avec nos Whippets : une complicité unique, basée sur la confiance mutuelle et l’affection sincère.
De plus, Black Dog a eu un impact considérable sur la perception des lévriers en général. Le film montre un chien errant, marginalisé, qui trouve sa rédemption grâce à l’amour et la patience. Cette représentation positive des lévriers abandonnés pourrait sensibiliser le public aux qualités exceptionnelles de ces races souvent méconnues.
En outre, le succès international du film donne une visibilité mondiale aux lévriers asiatiques, souvent différents de leurs cousins européens mais tout aussi attachants.
Un avenir prometteur pour le cinéma canin et une leçon pour les propriétaires
L’exemple de Black Dog montre que le cinéma animalier évolue vers plus d’authenticité et de respect des animaux. Les méthodes de dressage modernes privilégient le bien-être animal et la communication positive, des valeurs qui correspondent parfaitement à l’approche bienveillante que nous préconisons avec nos Whippets.
En définitive, cette évolution ouvre de nouvelles perspectives pour nos lévriers, naturellement doués pour l’expression et la communication non-verbale.
Par ailleurs, l’expérience de Xiao Xin nous enseigne plusieurs choses essentielles sur nos Whippets :
- La patience est fondamentale. Eddie Peng a passé des mois à répéter avec l’équipe canine, rappelant l’importance de la constance dans l’éducation de nos lévriers.
- La socialisation est cruciale. Pour réussir au cinéma, Xiao Xin devait être à l’aise avec de nombreuses personnes, qualité que nous devons développer chez nos Whippets dès leur plus jeune âge.
- L’exercice mental compte autant que physique. Les séances de tournage demandaient une concentration intense, prouvant que nos Whippets ont besoin de stimulation intellectuelle régulière.

Ce que Black dog nous dit… et que nos Whippets murmurent
En fin de compte, Black dog ne parle pas de Whippets. Mais il parle de ce que nous vivons avec eux. De ce lien qui ne se force pas. De cette fidélité qui ne se réclame pas. Et de cette présence intense qui ne se mesure pas en mots.
Il nous rappelle que le silence est parfois plus fort que le spectacle. Que les êtres les plus fragiles sont parfois les plus puissants. Et que nos Whippets, dans leur réserve, leur élégance, leur absence d’esbroufe, sont peut-être les meilleurs acteurs que le cinéma n’a jamais su filmer.
Et finalement, Black Dog nous rappelle que derrière chaque performance canine remarquable se cache un travail considérable, une relation privilégiée et surtout, un respect profond de l’animal. Xiao Xin, cette « whippet » qui n’en était pas vraiment une, nous enseigne que l’essentiel réside dans l’authenticité, la patience et l’amour partagé.
Pour nous, propriétaires de Whippets, cette histoire est une belle illustration des qualités exceptionnelles de nos compagnons : sensibilité, intelligence, adaptabilité et cette capacité unique à toucher les cœurs sans prononcer un mot.
Alors, la prochaine fois que vous croiserez votre Whippet allongé sur le canapé, un œil à moitié fermé, l’autre en train de vous juger doucement, demandez-vous : Et si c’était une star qui sommeillait à vos côtés ? ! 🎬
Maintenant, racontez-moi : votre Whippet fait-il aussi son cinéma ?! 😂📽️ Joignez-moi par email (messages@passion-whippet.com), dans « Laisser un commentaire » ci-dessous ou via l’onglet « CONTACT ». Rejoignez notre communauté sur notre page ou notre groupe Facebook, Instagram et YouTube. Complétez mon sondage en cliquant ICI. Partagez cet article autour de vous. Enfin, abonnez-vous à la newsletter de passion-whippet.com : 2X/mois, Pimprenelle vous livre ses secrets et moi, quelques conseils supplémentaires.
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